Dors, bébé dors.

Photo : Xavier Mouton

Il est 21h10. Les 2 enfants dorment depuis 20 bonnes minutes maintenant. Malgré une paire de lunettes nouvellement arrivée et une bronchiolite qui commence à s’estomper. Et, au risque d’en faire baver/pleurer/rager/sourire certains, c’est comme ça tous les soirs, à de rares exceptions près.

La veilleuse Pabobo étoilée pour la petite, et 3 tétines dans son lit. Une histoire et notre rituel du « je t’aime un peu beaucoup » pour le grand, et le rappel, le vrai digne des plus grandes rock star, pour un bisou et un calin. On éteint ? A demain.

Et chaque soir, la même magie. Et chaque soir je me dis que j’ai une chance folle de les avoir, et chaque soir je me surprends à me dire que c’est dingue et tellement bon qu’ils s’endorment comme ça, sans cris, sans pleurs, sans drame et sans larme.

Je crois que c’était une de mes hantises avant de devenir maman. Parce que c’est le sujet qui revient tellement. De nos parents, amis, eux même parents ou non d’ailleurs, entre ceux qui maudissent leur sommeil perdus et ceux qui te félicitent presque de tenir encore debout avec si peu d’heures de sommeil au compteur (allez y decernez moi une médaille et faites péter le champagne les gars !). Et finalement c’est peut être ce qui s’est fait le plus naturellement.

Alors oui bien sûr, Ana a eu besoin de 5 bons mois pour dormir une nuit entière (j’entends par là plus de 6h) et Noé a bien sûr quelques soirs des monstres cachés sous le lit, des envies de pipi ou verre d’eau inopinées (toujours quand on a lancé un bon film d’ailleurs ! A croire qu’il a un radar à navets parce que pour ceux là on ne l’entend pas , heureusement pour nous ça reste la grande majorité des productions actuelles). Mais dans l’ensemble ils ont (et nous avons par la meme occasion ) le coucher serein.

Et pourtant.

Elle s’endormait au sein. Et son frère aussi avant elle.

Et oui c’etait tres bien comme ça. Et non ce n’était pas une mauvaise habitude. En fait c’était certainement la meilleure mauvaise habitude que j’ai pu leur donner. Et non ça ne me coûtait pas même si oui c’était fatiguant et prenant. Et non ça n’a pas duré. Et oui elle a commencé à faire ses nuits et à s’endormir seule alors que je l’allaitais encore.

Un enfant ne fait pas l’autre c’est certain. Et ce qui l’est encore plus c’est qu’une maternité ne fait pas l’autre. Parce qu’on grandi, on apprend, on change d’avis et on s’assume davantage. Pour Noé je pensais « mal » faire. Depuis j’ai décidé de faire, seulement. Ni bien ni mal. Juste comme je le sentais.

On a créé nos petits rituels, adaptés nos habitudes d’avant, celles ancrées depuis 3 ans. On avait un peu oublié alors on a tout reprit de zéro parce qu’elle était Elle, différente de son frère, et que j’étais moi mais différente de la jeune maman d’il y a 3 ans.

J’ai profité pleinement (et un brin égoïstement) de cet allaitement à « sa » demande, bien plus que pour son frère. Moins stressée et plus sereine, sans yeux rivés sur la montre ou la balance, juste elle et moi.

Elle s’endort au sein ? Qu’à cela ne tienne et grand bien lui fasse ! Moi je profite si vous saviez ! Elle et moi on se rassure mutuellement, elle m’aide à grandir autant que je l’aide à s’endormir.

Elle s’endormait au sein, son frère aussi avant elle, et ça n’a pas duré. Car rien ne dure. Ni les petits bourrelets potelés, ni le terrible two. Ni peut être même les couchers synchronisés alors croisons les doigts !

Elle s’endormait au sein, pour 4 petites heures, quelques fois plus, souvent moins.

Elle a parfois fini la nuit dans notre lit, Noé vient chaque matin y commencer ses journées. On a les couchers sereins et les réveils sourires. On est toujours un peu fatigués mais la fatigue nous va bien au teint. Et si vous me demandiez ? Je re-signe pour des nuits blanches quand vous voulez !