Du pain et des squats s’il vous plaît

Semaine 7.

Et sentir le frémissement du craquage.

Il y a quelques temps (3 semaines au moins, ciel que le temps passe vite 🙄), en répondant aux 10 questions bidons d’un quizz qui l’était tout autant, on me prédisait un craquage assuré pour le 8 mai. J-10.

Se pourrait-il que les quizz disent enfin la vérité (du moins autant que les chaînes à rallongent à envoyer à 53 personnes dans les 8 secondes sous peine de voir l’enfer, les météorites et les dinausores réunis te tomber sur la tête)?
Parce que oui, je veux bien entendre que certains vivent actuellement une quasi retraite spirituelle, en parfaite harmonie avec tous les membres de leur famille dans une maison toujours au carré, mais perso moi, je commence à étouffer.

Jouer à la pâte à modeler (et éviter qu’elle ne soit avalée par une petite bouche affamée), tout en assistant à une audio avec un seul écouteur et en surveillant les tracés de ponts à l’envers, je veux bien me la péter « lilou-dallas-moultipass » mais là non vraiment ça passe plus.

Je suis au travail sans y être physiquement, je suis maman au foyer sans y être pleinement, je suis là sans vraiment trouver ma place.

Et surtout je ne sais plus comment expliquer à un enfant de 4 ans pourquoi il ne peut pas aller à l’école mais pourquoi oui il faut quand même faire des travaux d’école, et pourquoi les voisins ont de la visite alors que nous on visite rien du tout, j’epuise mes arguments à peu près aussi vite que ma patience.

Comment concilier deux télé-salariés sans qu’aucun des deux n’ait un bureau dédié. Notre séjour fait office de salle de réunion, salle de classe, restaurant ou cantine selon l’heure, garderie, salle de jeux, de danse, de sport. Ce n’est plus un open-space c’est un overfull-space. Et ma charge mentale l’est presque tout autant.

Sur le papier ça ressemble à des vacances d’été, un pont de mai à rallonge, avec le soleil en prime, mieux qu’une brochure de center parcs. Mais dans les faits, je me lève aussi tôt que les jours de bureau pour pouvoir travailler avant le petit dej des enfants, le temps que je leur accorde est vampirisé par ma boîte mails, je n’ai jamais aussi peu vu mon mari que depuis qu’on bosse sous le même toit.

Alors non je n’ai pas nettoyé ma maison du sol au plafond, je n’ai pas fait la moitié des créations art-plastiques que j’avais prévu avec les rouleaux de papier toilette que je stocke (et pourtant il y a des trucs qui ont l’air vraiment chouettes, je vous jure), je n’ai pas créé de potager d’herbes aromatiques, je n’ai pas lu les 5 bouquins qui prennent la poussière sur ma table de chevet, je n’ai pas réussi à coudre 3 carrés de la baijiabei de ma fille qui attend depuis bientôt un an.

Je fais du pain et des squats quand mes bébés sont couchés pour me défouler, pour éponger un peu ma culpabilité.

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